samedi 18 avril 2009

Vantail mineur.

Porte en ton dos l'enfant mort
Que l'ailette glutineuse
Secoue
Tapisse assidument
En tes bras entr'ouverts, remués du poids
Terne du nourrisson désert
Gouttent tes sueurs sourdes
Transies par les glaces expirantes
L'animal défunt sur ton dos
Euphorique et pantelant
Sirupeux insipide
Ultime et hâtif
Ecrase ton rachis, sphénoïde et sinus, lombalgies et vieillesses
Ecrase et empoisse et enfume joyeusement ton pas
Aime la couture
Que vos peaux
Chaudes et froides
Aérées étouffées
Pleines évidées
Inventent par deça les os en vacances
Timides
Porte en tes bras le genèvrier soufflé aux omoplates du mineur, suffocant
Suave des rousseurs perdues
Des endurances indues
Des amours déchues
Glisse élégant sur les vases graisseuses
Qu'égouttent sommairement
Les lèvres accueillantes de l'agneau figé
Sens en tes pieds spongieux
Les glaises alignées
Refroidies des larmes enjouées
Des cacades acides
Vois par ton dos comment
Ce qui coulait t'inspire
Ce qui déchargeait te bat
Ce que tu savourais t'alarme
Ce que tu craignais t'aspire
Ce que tu moquais t'habille
Ce que tu aimais t'empoigne
Ce que tu dominais t'élance
Ce que tu suçais t'enfonce
Ce que tu payais te revient
Ce que tu mangeais t'oublie
Ce que tu supposais t'embrasse
Ce que tu portais t'enfle
Ce que tu travaillais t'épreint
Ce qui mourrait tamise
Ce qui dansait trompe
Ce qui souffrait voltige
Flatte en ton dos l'ondoyant disparu
Que des cieux encyclopédiques
Coloriés cariés
Hument désinvoltes
Berce et délaisse ses poignets olivâtres exigüs
Ses chevilles voilées
Absorbées
Ses boucles mielleuses et placides
Et frigides vers la violine enjôleuse
Remue et révolte la carcasse
Cristalline que tes orteils de seigneur
Transfèrent et branlent
Joliment.

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