jeudi 29 novembre 2007

LISBOA REAL

La pente briquée qui s’élève, offerte à buter, à front d’œil, à défoncer, dépourvue de passage à l’instant, résiste, pour peu, au pilon métallisé de l'adolescent. Qu’à force de secousses, d’élévations brisées, de catatonie bruyante, de feux glacés, le moteur s’est tant chargé, au plus clair l’avenir défloré s’éclaircit, nues sans glaises, hauteurs, au plus ardent s’avancera le foreur. Tant gelèrent les robes escortant les dames chargées d’éloigner l’engin de son but, tant ces dames, brunes, athlétiques, conformistes, s’avérèrent misérables. Non comme telle promeneuse savante, non comme l'intouchable, non comme l’enchaîné du sphinx, davantage : semblable à l’écrivain appointé, le professeur jaune, asphyxié par la jungle ordinaire qui, tout juste reproduite faute d’avoir été inventée, picote son nez, crampe son estomac etc etc…
Au plus tard, à midi, sous une lumière à adorer, sur un versant, le bon, au dessus d’un Tage odorant, les mains blanchies, anoblies bien plus que ne vêtent le blanc d’Espagne ou la chaux de Provins, calleuses phalanges du poinçon ("or et sec" était-il un siècle auparavant) trempent dans un bouillon maigre. L’avenir se gagne de maigreur.
Passent des heures éclairées de deux chandelles en coin, vagues soleils égyptiens, urnes oraculaires, été désertique au cours desquelles trop peu enlacés, grimacent les visages. Qu'injuste est la promenade du charisme. Parmi ces amies variablement admirables, l’une prépare son poing à l’ouvrage du crépuscule. Que deux tempéraments scellent leur explosif avènement, divise le temps d’autant se multiplient leurs forces.

Mille lunes noircirent les crânes pelés des étoiles. Creusées dans les doigts peints, brimées dans l'adhésif des jarretelles, écrasées d'un talon allègre, noyées aux commissures de lèvres excédentes, les dames mauvaises giclent et périssent par les danses débutantes des deux blondes poignardeuses.
Las des porches, des plastiques percés, des femmes débandant les maris repotentialisés du Finalmente, cahote en rails une trainée vive à peine amortie en fin de course. Cascais impétueuse vous offre ses doubles vagues, la petite inversée sur le dos de la grande.