lundi 23 octobre 2006

L A C U L T U R E D E S I N D I V I D U . E . S
Slick Art Fair #1
Du vendredi 27 octobre au lundi 30 octobre 2006
14h/20h
à La Bellevilloise 19/21 rue Boyer 75020 M° Gambetta

conception / interprétation / chants : François Chaignaud
textes : Robert Walser
musique : Olivier Messiaen / Bohren und der Club of Gore
Remerciements à Johanna Kortals Altes et Sarah Chaumette

vendredi 20 octobre 2006

Mais si tintements, transports, si soucis, guêts, lacets, troupeaux, mais si vachers, si Ali si petit, si mensonges, si Matthias et nos asynchronies, si Peter Zumthor, mais si épilepsies, retournements, rotations, pirouettes de cerveaux, danses, mais si les urgences de Zürich, mais si pire encore, ailleurs, quelqu'un d'autre, si moutons et ombres, si Mariusz, si décliné, s'il s'aigrit, ne prévient plus, si Vals si autogéré, si ensoleillé,
si bains pires, si couples pré-familiaux, si caisson d'isolation phonique, si Barbara ou un.e autre plus zélé.e, si
si interdiction, si débâcle, si malchance, si entêtement, si déterminisme, si causalisme, si aporie,
mais si perles, brillants, tigres, plantes, perches, sons, et si flexions de cerveaux, morts directes, films, foires, tours du monde, dépouilles, statues, postérité, si parcs accueillant statues et jeunes amants, si nuit
si palpitant, si palpitations, si nausées, si acheminées avec retard, les lettres, faire part glauques, si éternité,
si Danity Kane, si sans vous, si nuit, si pression, s'il ne m'importe peu,
si en secret, bouilloires, si magnifique, si long, si inutile,
si ensemble à partir de février, si ascendant, si plus,
mais si récidive,
mais si stimulant, si fameuse, si fossé entre nous, si à nouveau ensemble, si Lille, si mer, si journalistes, si succès, si tu es là, si timide, si méconnu, mais si beau pourtant,
si moto, si peu commentée, si crevée déjà, si proche, si résigné,
mais si dans les temps, analytique, si postérité, si diffusée, si le 3/18, si Gisèle, si Alain, si commémorations, si Odile, si Karim, Pascal, Pierre, Mark, Déborah, Steve, Sarah, si conférence de momies, si tables rondes vaines, mais si tous nez au mûr, courses discriminantes, culte identitaire, lignes rigides de discussion, yeux fermés,

si virages, klaxons quadritonaux


Machine :
si nu, vierge, né si vieux,
si triste
mais si réparé, si bâclé,
si démuni, flanqué si peu soutenu, si imaginatif, si Alice, parturiente vicariale,

si coïncidences, si nouveaux drames, si retards, si fatigue, mais si la vérité, mais si

si ambitieux, si au bout de 60 heures, mais si quinze heures plus tôt, si toujours liquide, mais si ciboulette, si fermenté, si pause - sling - ventres plus chauds, si macéré, si bon,
mais si dermose, si cygne rasé, si neige artificielle,
si géographique le temps, si le froid, si imaginatif, bain-marie,
si souris dilatée, si langue de veau râpeuse, si main morte, si pâle,

si jamais, si le cadeau, mais si jamais, si leçon de Sprinkle, si jardin chaud, désinvolte,

si déclaré, si beau, si beau dans la nuit,
si un messager

samedi 7 octobre 2006

SOINS

Du goutte-à-goutte forcené, glaçant l'avant-bras, je me souviens des mensonges des infirmiers et de l'injustice flagrante : mon voisin, 37 ans, découvrant au moment de l'intervention l'étirement, les professeures de danse, est traité comme un pilote : sa perfusion ambulatoire, nonchalamment brochée à un mât (une vergue roulante) lui offre la possibilité de prendre beaucoup de place, de parader, de s'évanouir (alors que ma poche, mon lit et moi sont solidairement épinglés).
Les douches sont vertes, vives et fades, plus foncées que les blouses des hommes agents hôteliers, d'un vert qu'aucun oiseau, qu'aucun lac, qu'aucun fard n'aura jamais.
Deux ascenceurs se font face, aux deux extrêmités du couloir. L'un achemine les visiteurs, les visiteuses, muni.e.s de présents, de colliers magiques, d'impossible empathie, de dévouement, d'or, d'indifférence en fait ; à condition que l'on ait des visiteurs, des visiteuses : j'admire et j'envie l'isolement perçant de mon voisin, aux exigences de diva, préservant son image, son éclat, évitant l'ennui des bonnes intentions ; seul son père, épaté, veille, muet. L'autre ascenceur est monté comme un ascenceur de squatt, coulisse, est dédoublé, est mécanique. On ne le prend jamais seul : un patient, dénudé - les jupettes réglementaires sont belles, blanches, courtes, étiquettées - et déjà drogué est toujours accompagné de deux grands brancardiers curieux mais blasés. Notre chambre était la chambre la plus proche de l'ascenceur menant au bloc, réfrigéré, fourmillant de stagiaires, de piqûres, de tapottements, d'abus et de manipulations, de simplicité.

On pensait écrire des poésies sans métaphore, sans émerveillement, sans "admirable", "délicieux", "effroyable", "incroyable", "une sorte de", matures, mouvementées, ne plus rêver d'être Picus, perséverer dans le dépit ou faire un geste amoureux majeur, se débarasser de l'optimisme, ne pas faire de constats inutiles, n'avoir qu'une seule pensée, et concrête.







La légende est simple, c'est un crissement d'index (c'est la haute lune, les collines, le règlement des heures, et quelques autres gestes dont on ne connaît plus l'agencement) des choses très banales sur lesquelles on ne bavarde pas.

mercredi 4 octobre 2006

Il y a toujours le problème de la déontologie. Aristocratique ou pragmatique. C'est question de génération, de chance, de talent plus ou moins grand pour le faufilement, l'optimisme, de destin. Ce n'est jamais définitif.


Perché dans les zones les plus chaudes, sur une plate-forme qu'admirent les débutants et qu'envient encore les avancés, j'inhale, la tête très haute, sans la ronde courbure accablée et soumise des débutants craignant de se dresser vers les plafonds brûlants, l'air chaud, humide, qui vient napper, bouillant, mes nez, gorge, trachée, poumons. J'ai maintenant une bonne clientèle, prête à payer le prix pour bénéficier d'une séance avec moi.


Quelques conseils : "Soyez ethnologue", "Obéis sans trembler aux ordres de ta mère".


La dissolution arrive toujours au même moment ; cette fois-ci, je suis prêt à ne pas disparaître : qu'au moins, le secret préservé n'ait pas été vain. Nous trouverons :
une forêt moussue
un jour propice
des fées
des alcools anesthésiant la glotte
des succès assurés à venir
des vraies cordes pour de vrais étouffements
l'endroit idéal pour tester quelques nouvelles technologies
un osthéopathe, en cas de besoin
des récits aisés et délicieux
des façons d'oublier les légitimes fatigues
des cotons, des plumes, des soies.



Le messager est toujours le plus personnage le plus intéressant, le plus crucial et le plus présent. Il n'a pourtant jamais les plus beaux airs, il ne salue jamais le dernier, et ne reçoit jamais le plus d'applaudissement.


Etre quatre dans un lit ou être quatre sur une moto génèrent des situations tout à fait incomparables.

mardi 3 octobre 2006

Même les cils nus et pesants du sombre ou important personnage mollement mais vaillament assis en face de moi m'attirent, ces cils rèches, purs, évidents, ces compagnons sincères, clignotant avec économie et astuce et irrégularité.


Mon sac en jute est devenu une crèpe, un ballotin sans lanière, une bourse fuyante m'obbligeant à des crispations acrobatiques et parfois infructueuses pour garder avec moi mes affaires.


Après ce genre d'évènement, c'est une tristesse d'après l'incendie. C'est une tristesse brute et sans évolution, que ne vient nourrir ou gonfler aucun désespoir. C'est une tristesse rendue amère par l'optimisme nécessaire qui vient la recouvrir immédiatement. Mais l'on sauve toujours quelque chose d'un incendie.


Si les loups-garous ne s'inventent pas des légendes, qui le fera dignement pour eux ? La légende peut être aussi simple qu'un régime alimentaire : " fruits et légumes sans resrictions, vingt grammes de graisse, uniquement végétale, du poisson (cru ou grillé), du poulet, du riz, et des laitages. Un jour par semaine, exceptions permises".


Il ne faut pas aller à l'Opéra le dimanche, c'est moins guindé et moins typique. Ma voisine dans la file d'attente m'a quand même, dimanche dernier, remercié d'exister, car je lui donne de la joie et des émotions, alors que sa vie est si triste et infortunée. Je pensais n'aimer que les airs coupants, les falaises accidentées, les gouffres minéraux. En fait, les grands souffles planétaires, les mouvements diffus, les transformations climatiques me plaisent beaucoup - si je peux rester aussi vague.
L'opéra a par contre aussi besoin de tes nuits blanches, de tes drogues et de tes ressources : les scènes y sont si mal et bêtement montées.


J'affronte le malheur avec une littéralité plaisante : je rentre à l'hopîtal demain en lisant l'Enéide.


Faut-il aller ailleurs ou moins loin qu'en Ouzbékistan pour délivrer, pour la première fois, un cours intitulé DANSE ET INJUSTICE : Malhonnêteté et cruauté dans la performance / Les limites du consentement. ?