dimanche 9 septembre 2007

hiver compossible

Arrivé geôlier du vent, point d'outre, mais une rafale captive en guise de coiffe, qui aérerait les crampes les plus perverses, le jeune homme s'inventait un rôle infini : le libérateur-gigogne. Reparti avec le matin et la peine cruelle des eaux de part et d'autre de l'écluse, nées pour s'aimer, contraintes par le monde d'être proches et désenlacées, le matin lui semblait exonder le bonheur des heures passées... Le vent, coupable considérable, de qui les prises nocturnes de la geôle (cheveux tirés, tête renversée : évasion évidente) n'avaient pas ébranlé la fierté assujettie, compâtissait et rêvait de portes busquées. Ainsi, d'animations et de commerces, et d'un pourpre amoureux que les bases chantantes de l'édifice laisseraient constamment se transmettre vers sa cellule, ses sous-sols (le visage du jeune surveillant) s'empliraient. Le vent rêvait d'une prison amoureuse, depuis laquelle, du haut de laquelle, il pourrait jours et nuits, saisons après saisons, surplomber et voir son porteur et gardien, s'endormir et s'éveiller enveloppé de la brume chaude et marbrée de l'ami - transhumances des songes, myalgies paillettées, ridules à suspens, complémentarité des yeux, des âges, des corps et des forces, stables amours équarris - il rêvait d'un beau fort, solide pour des milliers d'années. Il se sentait très proche du rêve.
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Un instant, il pensa à Maddie, dont les odeurs cadavériques, nouvellement diffusées, enchaînent et neutralisent la disparition au lien infrangible d'un panoptisme quelconque. Maddie est cousine du vent.
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