lundi 17 avril 2006

ce sont ici les visages électrifiés, foudroyés, montagneux, plissés, empourprés ; la tristesse planante et, déjà, les divas chiliennes qui surgissent aux terrasses, les ami.e.s collègues roussi.e.s par le printemps et déjà enlisé.e.s ; les prises, les marquages, les délais, les crocs, les rencontres faîtières,




les étreintes immobiles, figées, glacées, rocailleuses rêvées loin de paris se réchauffent déjà très vite, grésillent, s'allument, se compliquent, se desserrent ; la raideur épuisée et contrainte s'adoucit déjà, mollit civilement au contact de grands corps motorisés ; et fument, ondulent les essences brûlées, déjà ; s'éloignent déjà les perspectives minérales et stériles,




je rêvai pourtant de revenir ici transformé, mué, en canard conquérant, colvert inévitable, glissant sur les fleuves, concurrencant en grâce, je rêvai de former quelque colonie formidable avec des ami.e.s cygnes et poules et foulques, de devenir inaccessible, élégant, aquatique,
je n'en ai gardé qu'une colerette lunaire, argentée, japonaise et inestimable




ici, ce sont déjà les grands sabres, d'immenses tôles tronçonnées, des nuages métalliques et irrespirables, je fais des lectures et des projets sanguinaires et j'imagine des futurs enragés,
ce sont déjà les laitages solidifiés, pourris, transformés, méconnaissables, émancipés et intouchables, ce sont déjà les membres entiers - plus seulement les doigts, mais aussi les hanches, les biceps, les mollets - envahis, décorés de verrues blanches et gonflées ; ce sont ici les ondes soniques et radiales, jaillissant de sources invisibles et fédératrices,

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