danses
lundi 15 septembre 2008
Isprefeti
Les soixante quinze têtes jaunies, chaudes, érubescentes, aux pourpres variables, diffuses, locales, joviales, réfrénées parfois, proches, fardées de rides, sillons d’amertumes, plis de certitudes, creusées de notabilité ou poudrées de jeunesse, honteuses, rougies, interdites, figées en un masque d’absence, de fascination, de désir, d’embarras, d’ennui ou, aux meilleures consultations, de pure recherche spéculative, fondamentale, braves, amicales, souriantes, décontenancées, frustrées, curieuses, composaient, l’une après l’autre, un ballet mouvant de flexions solistes, de pincements, de serrements / ostensibles entr’ouvertures / miaulements grinçants de bouches mouillées mais basses, sous les peintures vives, fades ou nulles de leurs arcades sourcilières exposées. Autour, les deux rampes dégoulinantes de feux dangereux et antiques rougissaient et chauffaient encore davantage les faces pénitentes de tous les inscrits : clients, élèves, analysés, patients, vus, cousins de troisième degré. L’intensité des tête-à-tête faite partition, l’amour devenu score, la remontrance sérielle, l’aveu reproductible, le souffle érotique débité à l’infini chassaient avec industrie sensible et obscénité évidente (morcellement, réitérabilité, impersonnification…) les regrets des vraies amours manquées, suspendues ou encore inconnues.
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