Sombres, étouffées, enchevêtrées, les instables alvéoles entre les poils cruraux que la sueur encouragée par le pantalon de k-way, rendu nécessaire par la pluie d’été, aussi inattendue que puissante, perle de gouttelettes odoriférantes, d’une brume brûlante, se défigurent et configurent incessamment, au gré des secousses brusques, désinvoltes, du métro lancé à pleine allure entre chaque station. Ce sont deux maquis bruns, qui se structurent en s’intensifiant, s’épaississant, à mesure que l’on s’approche de leur point de jonctions : une broussaille serrée, embrouillée – pelote de déjection de rapace audacieux, mouton de poussières bistrées, touffe indébrouillable que tasse et plisse un slip que la journée, riche d’averses forçant à la course, et d’expéditions a fatigué, exaspérant l’aigre confusion régnant en ce villeux dédale.
Oscillant à portée de mes ongles, ses yeux, larges agates bronzes, éclairées des clignotements irréfléchis du blanc débordant capricieusement, ignorent ma présence, autant qu'ils méprisent l'étouffante et adorable cuisson pilaire à l'oeuvre sous ses combinaisons imperméables, et préfèrent se laisser imprimer par un monde lointain - sensuel peut-être, intouchable - et répliquer aux élancements que le coude mâle, soumis aux secousses de la rame, fiché dans la cuisse transpirante, excite dans le quadriceps comprimé, et transmet via l’avant bras dénudé et érigé, recouvert d’une autre futaie de poils aplatis, à l’écartement rêche et décoloré entre le pouce et l’index – cette ride, cette sonde, cette arrête faite pour s’enchâsser dans la fossette barbue du menton rêveur et sûr de lui. Solidarité faciale : les bonds délicieux de ces adorables yeux indifférents se laissent guider par la moiteur du récepteur final de cette nonchalante chaîne de transmission sensorielle – cuisse, coude, main, menton.
Ce vendredi soir, le jeune prince parisien était radieux.
danses
samedi 6 août 2011
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