Les sirops expectorants ternissent mes fièvres brûlantes et magnifiques, les médecins suisses offrent les médicaments aux étranger.e.s, j’aurais dû me méfier d’une si suspecte générosité ; en Suisse, on ne tue pas les fièvres par des antipyrétiques connus, minéraux, placides et francs : on me fait me gargariser d’étranges ‘fébrifuges’, je dois garder la potion trouble quelques moments en bouche, la faire bouillonner, flatter sa perfidie… et la fièvre se dessèche, toussote, agonise mollement, fuit littéralement, misérablement et sans guerre…
Mais je n’oublie pas les éclairs violacés des eaux lémaniques qui m’ont ébloui et échauffé, ses brumes dansant avec les cimes, ses nettetés littorales, et ses canards et ses cygnes, aux cous giratoires admirables.
Et mes ami.e.s des Pâquis citronnent ma convalescence, narguent ma gorge cadenassée de soies enflammées en se dépoitraillant glorieusement, aidé.e.s par l’heure d’été et le printemps.
danses
dimanche 2 avril 2006
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